1. Un peu d'histoire.
 
Dans les années 1980, on pouvait facilement se procurer de bons chevaux standardbred à des prix fort intéressants. Les courses attelées attiraient les foules et les gens impliqués faisaient de bonnes affaires. Chaque région disposait de son hippodrome (Québec, la région de Montréal, Trois-Rivières, les Cantons de l'est, la Beauce, le bas du Fleuve, etc. ) et les chevaux moins rapides et vieillissants se retrouvaient sur le marché pour une deuxième carrière. On les reconvertissait pour l'équitation. Je me souviens d'un magnifique gelding de 3 ans acheté à l'encan de St-Théodore d'Acton que j'avais dressé et vendu à un client de Lac Mégantic. Celui-ci a râflé plusieurs premiers prix dans les courses de baril pendant plusieurs années. On pouvait reconnaître son galop caractéristique du standardbred qui n'est pas des plus esthétiques... Peu importe, il était très rapide et contournait les obstacles sans erreur. Le nom de TEX rappellera de bons souvenirs  aux amateurs de la grande région de la Beauce. D'autre part, plusieurs centres et écoles d'équitation ont utilisé des standardbreds.
 
Actuellement, ils se font beaucoup plus rares au Québec étant donné la fermeture de la plupart des hippodromes. Il faut se déplacer en Ontario ou encore en Pennsylvannie, au royaume des Amishs, où ils sont très nombreux, soit sur les anneaux de course ou encore trottant à vive allure d'un village à l'autre (New Holland, Intercourse, Ephrata, etc.). 

                                                                                                                                                                                                                                                                                        Le bonheur pour un rancher du Québec!

2. Du harnais de course à la selle.
 
Il est assez facile de dresser un standardbred, quel que soit son âge, pour l'équitation. Comme il connaît déjà les commandements de base et accepte le harnachement, la bride et la sangle, il recevra sans sourciller la selle.


Il s'agira d'y aller doucement lors de la première monte en travaillant une séance ou deux dans le ring et vous pourrez partir en trail rapidement.


Attention toutefois à ne pas trop le pousser lors des premières sorties étant donné que le standardbred est de sang chaud. Une fois lancé, vous pourriez être surpris de sa vitesse de croisière et avoir quelque difficulté à le ralentir. Vous remarquerez aussi qu'il a tendance à reculer lorsque vous l'immobiliserez en balade, comme s'il prévoyait que vous voulez le mettre dans les "menoires". Pour lui faire perdre cette habitude, tounez votre cheval en travers du sentier à l'arrêt. Après quelques exercices répétés, il comprendra vite que, dorénavant, il n'y a plus de sulky derrière lui... J'ai dressé une bonne cinquantaine de chevaux standardbred pour l'équitation et 75 % ont dû être corrigés de la sorte.

 
Aussi il serait préférable d'opter pour un trotteur au lieu d'un ambleur. Le premier est plus confortable en selle dans son trot alors que le deuxième surprendra désagréablement le cavalier qui a peu d'assiette. Toutefois, si vous savez vous y prendre en commandant un trot allongé, vous pourrez modifier quelque peu sa cadence.
 
Les cavaliers inexpérimentés auront de la difficulté à faire passer leur standardbred du trot au galop. Il faut absolument éviter de le pousser au trot. Si vous demandez une accélération, soyez assuré que ce pur-sang jouit de plusieurs vitesses et qu'il restera au trot parce qu'on lui a toujours interdit le galop.


Pour obtenir le galop, il s'agit de le déséquilibrer lors d'un changement de pied, soit en grimpant une côte ou lors d'une descente. Passez immédiatement du pas au petit galop (canter) sur de courtes distances et il développera peu à peu cette habitude.
 
3. Qualités et défauts du cheval standardbred.
 
Disons tout de suite que le standardbred est un cheval très intelligent. Manipulé dès la naissance, il s'avère docile et polyvalent. Jouissant généralement de sabots noirs solides, il sera endurant et fournira la vitesse sur demande. Généralement peu dominant en troupeau, il pourra s'adapter et s'attachera rapidement à son nouveau propriétaire.
 
Toutefois, le cheval standardbred nécessite des soins et un entretien rigoureux. Ayant toujours été traité aux petits soins, vous devrez demeurer vigilant s'il est gardé à l'extérieur : très sensible aux moustiques et aux grandes chaleurs de l'été; peu résistant aux rigueurs de l'hiver. Par ailleurs, son dos allongé  le rend plus vulnérable aux maux de reins sur de longs trajets en selle comparativement aux QH, Paint Horses et Appaloosas. Il serait donc préférable de privilégier un sujet plus trapu d'environ 14.3 à 15 mains. Et tant mieux si le poids du cavalier n'excède pas 160 livres...

 
Vous pouvez aussi faire accoupler une jument standardbred avec un étalon QH ou encore avec un Canadien. Les rejetons auront, certes, les oreilles un peu plus longues et pointues, mais hériteront du tempérament et des sabots solides de la mère.
 
Pour terminer, si vous êtes intéressé à adopter un cheval standardbred, je vous réfère aux Écuries Diabolo. Situé non loin de la ville de Québec, ils offrent un bon choix de chevaux à des prix abordables moyennant la signature d'un contrat et le respect de certaines conditions. Vous pouvez les contacter par le biais de leur site internet.
 
N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires, questions et suggestions à ranchdesnoyers@hotmail.com
 
Chronique du mois de novembre : les préjugés à l'endroit des chevaux de l'Ouest canadien.