Raisons possibles :
1. Le cheval ne vous fait pas confiance.
Certains chevaux exigent plus de temps que d'autres avant de s'abandonner. Les chevaux dominés en troupeau, par exemple, ceux que je surnomme les "mal aimés" et qui se font molester plus souvent qu'à leur tour vous associeront aux dominants et adopteront la même attitude : la panique.
Vous devez donc travailler davantage le "join up" (cf. Monty Roberts) en faisant suivre au licou avec laisse puis sans laisse. Vous effectuerez des arrêts nombreux et vous féliciterez souvent l'animal. Ne vous pressez pas pour le monter. Mettez-lui la selle, cependant, à chaque séance et faites-le longer à des allures lentes (pas et petit trot). Observez votre cheval : oreilles, yeux, bouche et il vous dira quand il est prêt à vous accepter sur son dos.
2. Vous avez affaire à un dominant.
Examinez le comportement d'un cheval dans le troupeau et vous aurez une bonne idée de ce qui vous attend dans son débourrage. Si le cheval est agressif et ne supporte pas la compagnie de ses congénères, s'il ne tolère pas la présence des autres lorsqu'il mange, il se comportera de la même manière avec vous lorsque vous le manipulerez. Un cavalier averti en vaut deux! Vous devez donc travailler le cheval différemment, c'est-à-dire avec plus d'autorité pour qu'il comprenne bien que c'est vous le dominant.
Une anecdote. Je me rappelle d'une jument QH du nom de RAIN provenant de Colombie-Britannique. Très douce avec moi, mais agressive avec les autres chevaux. Lorsque je lui ai appris à longer, tout allait bien jusqu'au moment où elle a décidé qu'elle ne voulait plus travailler. J'ai commandé le trot, elle a refusé. J'ai insisté avec le fouet. Elle a fait un tour puis a foncé sur moi en me chargeant avec ses pattes. J'ai crié, donné une secousse avec la laisse et agité le fouet sur l'encolure. Elle a repris sa place, surprise. J'ai recommencé à la faire longer au pas. Ella a accepté, mais au moment où j'ai demandé le trot, elle s'est tournée de côté et a reculé vers moi en me ruant, exactement comme un cheval veut en placer un autre. J'ai refait la même chose : cris, secousse sur la laisse et fouet sur la fesse. Elle s'est replacée et s'est mise au trot. Je l'ai assouplie et ai travaillé pendant une quinzaine de minutes au pas et au trot. Je lui ai parlé, on a marché au licou avec et sans laisse. En moins d'une heure, j'étais en selle et je faisais le tour du ring au pas.
Autorité, sévérité, discipline et douceur au sol sont les éléments clés pour imposer le respect et créer une bonne relation entre le cavalier et sa monture.
3. Le cheval est têtu.
On rencontre des chevaux qui apprennent et comprennet bien tous les rudiments au sol. Toutefois, ils refusent le cavalier sur leur dos. On dit qu'ils ont "une petite tête dans la grosse" !!! Vous pourrez passer beaucoup de temps à les faire longer, rien n'y fera. Quand on approche de l'étrier, ils se rebellent. Certains diront que le cheval est trop vieux pour être dressé. Pas nécessairement. J'ai travaillé une superbe pouliche QH de 2 1/2 ans que j'avais baptisée FLAME qui m'a occasionné bien des maux de tête.
Voici ma méthode.
Vous avez sûrement vu le film "L'homme qui murmure à l'oreille des chevaux" avec Robert Redford. Excellent film! Rappelez-vous le moment où la jeune fille doit monter à nouveau sur son cheval. Le cheval s'emballe. Le dresseur, alors, lui attache une patte avant au pommeau et le fait longer. J'utilise, quand il le faut, ce procédé avec des chevaux difficiles. Je prends une laisse solide de coton (pas de nylon), je lève le sabot et je noue au pommeau.
Prenez une laisse solide de coton, attachez la patte avant, levez et nouez solidement au pommeau.
Puis je fais longer avec le fouet sur 3 pattes. Cela demande beaucoup d'effort et d'énergie au cheval. Et avis aux coeurs sensibles, il n'est pas question de brutaliser l'animal. Après 2 à 3 tours de ring, le cheval demande à arrêter. Vous le laissez reposer 20 secondes et vous recommencez pour encore 2 à 3 tours. Alors vous approchez de l'étrier, vous mettez du poids avec la main. Le cheval devrait être plus coopératif. Sinon vous recommencez jusqu'à temps qu'il vous laisse monter dans l'étrier. Il doit apprendre à garder son équilibre sur 3 pattes avec votre poids dans l'étrier gauche. Ne montez pas en selle ; restez à la verticale dans l'étrier.
Ne montez pas en selle; restez à la verticale dans l'étrier.
Redescendez et remontez dans l'étrier plusieurs fois.
Quand il a compris, relâchez la patte avant au sol, mais en gardant le câble tendu noué au pommeau.
Relâchez le sabot au sol, mais en gardant le câble tendu noué au pommeau.
Remontez dans l'étrier et restez à la verticale.
Remontez dans l'étrier et restez à la verticale.
N'ayez crainte : le cheval, en ayant la patte attachée, se croit encore entravé. Puis redescendez. Répétez plusieurs fois avant de vous asseoir en selle. Si le cheval vous semble posé et bien détendu, vous pouvez vous mettre en selle.
Remontez d'abord à la verticale puis assoyez-vous en selle.
Si vous avez la chance d'avoir quelqu'un avec vous, demandez à cette personne de prendre le cheval en laisse et de marcher en avant. Le cheval a toujours le sabot attaché et vous êtes en selle. Faites 2 ou 3 tours de ring. Dezcendez de cheval, caressez-le. Il devrait avoir compris. La prochaine séance devrait vous le prouver.
Les chevaux, comme les humains, ont des caractères différents. Avoir du caractère peut être une qualité pour un cheval si le cavalier sait l'utiliser à bon escient.
N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires, questions, etc. à ranchdesnoyers@hotmail.com.
Chronique du mois de septembre : la première sortie.