« Cavalier 101 »


" A cheval, plus on va lentement, plus on gagne du temps."

Tous les gens de chevaux, débourreurs, dresseurs, entraîneurs, pareurs ou maréchaux-ferrants, devraient garder en tête cette idée du célèbre réalisateur Bartabas, si tendre vis-à-vis les chevaux que quand il parlait d'eux, c'était comme s'il s'entretenait d'un ami, de son frère. En effet, il ne faut pas brûler d'étapes dans l'approche et la suite des contacts et apprentissages avec le cheval. En voulant aller trop vite, le cheval s'éloigne et se renfrogne. Cette 1 ière de 2 chroniques portera sur l'approche et les rudiments de la monte.


1. Un petit coup de brosse.


Certains pourraient penser que brosser le cheval est un geste banal et le feront rapidement, distraitement. Pourtant, il revêt une importance capitale. Tout d'abord, il permet de créer le 1 ier contact avec l'animal. Si vous le faites dans le manège, le cheval considérera que le travail commence. En effet, il constitue une prémisse à l'entraînement. En plus d'aérer la robe du cheval, le cavalier pourra déceler toute éraflure, démangeaison, blessure. Utilisez d'abord une brosse de plastique. Soulevez la crinière, brossez vigoureusement dessous en descendant jusqu'au sabot. 

Prenez une attention particulière au dessous du ventre là où la selle est sanglée, puis allez jusqu'à la croupe. Démêlez et brossez la queue par le côté en l'attirant vers vous. 

Démêlez et brossez la queue par le côté en l'attirant vers vous.


Une fois le poil bien nettoyé et aéré, on peut terminer  avec une brosse douce pour enlever la poussière restante. Cette opération devrait être répétée après l'entraînement ce qui constituera un genre de récompense-caresse pour le cheval. Lors de la mue du printemps, on peut se servir d'un racloir fin sur lequel le poil ne restera pas emmêlé.


2. Manipulation des sabots.


Avant de penser à parer ou ferrer un cheval, il faut apprendre à manipuler ses sabots. Lors des cliniques spécialisées en parage et ferrage, on met beaucoup l'accent sur l'approche et la prise du sabot. Il ne faut pas hésiter à se coller au cheval pour la prise du sabot. Une fois le sabot en main, placez-vous sous le cheval. 

  Il ne faut pas hésiter à se coller au cheval pour la prise du sabot.

Si vous gardez vos distances et manipulez le sabot à bout de bras, vous vous exposez à des risques d'accident par déséquilibre et le cheval sentira votre insécurité. Souvenez-vous aussi que la prise des antérieurs entraîne plus de risques de blessures que pour les postérieurs. En effet, lorsque le cheval retire brusquement son antérieur, vous pouvez glisser et chuter sous le cheval. Alors que s'il fait la même chose avec un postérieur, vous serez projeté vers l'arrière. Bien sûr, il faut prévoir un espace suffisant pour pouvoir se dégager. La manipulation des sabots devrait faire partie de la routine quotidienne des soins prodigués à son cheval.


3. Le travail à la longe.


Les lecteurs réguliers des Chroniques du ranch des Noyers savent l'importance que j'accorde au fait de savoir longer son cheval. Qu'il s'agisse d'un poulain au débourrage ou d'un cheval plus expérimenté, la longe représente la 1 ière véritable étape dans l'entraînement du cheval. L'homme de cheval américain Monty Roberts débourre un poulain en le poussant devant lui sans laisse. Au début, le cheval est craintif et se sauve de l'homme comme si c'était un prédateur. Puis, petit à petit, il ralentira sa cadence, se rapprochera, dans son cercle, de l'homme, agitera ses oreilles au son de la voix, "mâchonnera" des babines et inclinera sensiblement la tête. A ce moment, vous pouvez mettre une laisse, vous placer devant le cheval et il vous suivra docilement. 

Faites quelques tours de ring sans tirer sur la laisse, puis mettez la laisse sur l'encolure et vous serez surpris de constater que le cheval continuera de vous suivre. Comme aide-mémoire, je vous réfère à ma chronique de mai 2010 "Faire longer son cheval" où j'explique le principe du triangle mobile. Gardez en tête que c'est le cheval qui doit marcher, trotter, galoper alors que vous ne déplacez qu'un pied selon la direction demandée.


4. La mise du tapis et de la selle.


Quel que soit le niveau de dressage du cheval, faites-lui d'abord sentir le tapis. Lorsqu'il s'en désintéresse, on peut lui mettre délicatement sur le dos. Même chose pour la selle. Certains cavaliers tiendront l'étrier droit et la sangle de la main droite pour installer la selle. 

Une fois la selle bien centrée, on dépose étrier, sangle et martingale délicatement du côté droit.

Une fois la selle bien centrée sur le tapis, on dépose étrier et sangle et vérifie que les courroies ne soient pas tordues. Ensuite, serrer la sangle en ajustant la position en hauteur des 2 anneaux de chaque côté. Si l'un des 2 anneaux est plus haut que l'autre, la selle aura tendance à tourner en plus de causer de l'inconfort au cheval. Serrez raisonnablement la sangle et faites marcher le cheval. Toujours le cheval se sera gonflé au sellage. Après quelques pas, vous resserrez la selle jusqu'à ce que vous ayez de la difficulté à passer votre main sous la sangle.


5. La monte.


Si vous êtes amateur de films western, observez attentivement le héros monter à cheval. John Wayne, Steve McQueen, Kevin Costner entre autres savent bien se hisser sur une selle. Prenez le temps aussi de jeter un œil aux cavaliers de rodéo.

La main gauche est placée sur l'encolure du cheval et tient les guides. La main droite repose sur le pommeau. 

 La main gauche est placée sur l'encolure et tient les guides; la main droite repose sur le pommeau.

Mettez le pied gauche dans l'étrier et servez-vous de la force de votre jambe droite pour vous placer en équilibre avant de vous asseoir en selle. 

Demeurez en équilibre avant de vous asseoir en selle.


Bien des cavaliers se plaignent que leur selle est toujours tournée lors de la monte. Ils s'y prennent tout simplement mal : main gauche sur le pommeau, main droite sur le troussequin et tout le poids sur le pied gauche dans l'étrier. Evidemment que la selle tourne : ils tirent la selle des 2 mains et mettent tout leur poids dans l'étrier !!! Vous pouvez vous entraîner avec un petit banc d'un ou 2 pieds en y plaçant le pied gauche et en vous poussant du pied droit.


6. Position en selle et prise des rênes.


Une fois bien assis en selle, les étriers bien ajustés (trop courts, vous aurez mal aux genoux et aux chevilles ; trop longs, vous vous cognerez l'entre-jambe et le périnée), gardez le dos droit (trop en avant, vous êtes en déséquilibre ; trop vers l'arrière, le cheval aura trop de pression sur les reins). 

Une fois bien en selle, les étriers bien ajustés, gardez le dos droit.



En position idéale, vous serez confortable aux 3 allures :

- au pas, vous prendrez confiance sur votre monture.

- au trot, vous pourrez développer votre assiette.

- au galop, vous suivrez aisément le mouvement du cheval.

Quant à vos mains, elles doivent être aussi bien placées. Qu'il s'agisse d'équitation classique ou western, la prise des mains "basique" est sensiblement la même : les mains sont tournées de manière à ce que les pouces soient vers les épaules de la selle et les autres doigts vers le bas. 


Vos mains doivent aussi être  bien placées.


Evitez aussi de prendre l'habitude de tenir le pommeau avec une main. D'abord, cela vous met en déséquilibre et ne vous permet pas d'améliorer votre assiette. Ensuite, vous avez moins de contrôle sur votre monture : direction, commandements et arrêt.


En terminant, espérons que les taons à chevaux laissent bientôt en paix nos montures. Et bonnes randonnées, bonnes compétitions à tous.


N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires, questions, suggestions de chroniques ou autres à ranchdesnoyers@hotmail.com