« La passion des chevaux, rêve et réalité. »


L'ITA de La Pocatière et quelques écoles spécialisées dispensent une technique ou des cours intensifs en Techniques équines. La plupart des inscriptions sont des jeunes filles. Et elles ne se font pas prier pour partager leur amour et leur passion des chevaux. Certaines ne possèdent pas encore leur cheval, mais elles rêvent de pouvoir, un jour, en vivre. Elles ont vu Flicka, Seabiscuit, L'étalon noir, etc., ne manquent pas un épisode de la série Heartland et Amy est leur idole ! Toutefois, leurs cours terminés, elles doivent faire face à la réalité et se rendent compte que les emplois à temps plein et rémunérateurs ne sont pas monnaie courante. On ne peut, en effet, gagner sa croûte en étant guide dans un centre d'équitation, au salaire minimum, 5 à 6 mois par année !!! Alors ? Voici quelques possibilités qui pourront vous aider à créer votre propre emploi.

1. L'entraînement.

Le centre d'équitation, quoi qu'on en pense, offre un bon départ aux diplômés. En plus d`être une première expérience de travail, le jeune technicien montera différents chevaux, pourra observer tous les types de cavaliers possibles, noter les forces et les améliorations qui s'imposent à ce genre de commerce et aura ses premiers contacts réels avec la clientèle des gens de chevaux. Il pourra aussi développer certaines habiletés : parage, ferrage, diagnostics et soins divers à apporter aux chevaux, dressage et entraînement correctifs, etc. 


Entraînement sur sulky de Zip chez mon vieil ami Raymond, Auburn, Maine.

D'autre part, plusieurs écuries offrent à leurs pensionnaires les services gratuits d'un entraîneur compris dans les tarifs mensuels. Si l'écurie loge plusieurs chevaux, ce peut être une option intéressante sans compter que certaines de ces écuries logent sur place, à peu de frais, l'employé.

2. Débourrage et dressage.

Le débourrage de poulains et le dressage représentent une alternative assez rentable pour le diplômé. Bien sûr, il faut pouvoir disposer de certains aménagements : ring rond de dressage de 30 pieds, manège d'entraînement d'au moins 100 pieds de long, accès à des sentiers de randonnée, etc. Plusieurs propriétaires  de chevaux achètent un poulain au sevrage. Ils le cajolent, le brossent, lui apprennent à suivre au licou, à donner les pattes, mais ça s'arrête là. Plutôt de faire des erreurs, ils préfèrent s'en remettre à des personnes qualifiées. Comme le poulain est apprivoisé et apprécie la compagnie de l'humain, il vous sera assez facile de parfaire le débourrage, puis le dressage.   


Ariane et sa jument Paint Cricket, Cap d'Espoir, Gaspésie.

Donnez-vous un mois en respectant les étapes essentielles. Les tarifs varient de $100. à $200. par semaine dépendant des compétences et de la réputation du dresseur.

D'autre part, certains chevaux dressés manquent de finition et d'entraînement. Autre tâche assez facile, mais qui exige régularité, discipline et un peu plus de temps quotidien pour les mêmes tarifs.

3. Le "coaching".

Le "coaching" peut prendre différentes formes.

a) conseil-expert pour l'achat et la vente.

Plusieurs sites offrent des chevaux à vendre : poneyexpress, kijiji, lespac, acheval.net, etc. Toutefois, le néophyte prend des risques en magasinant seul un cheval Et les conseils d'un "coach" peuvent s'avérer utiles sinon indispensables. Celui-ci saura déceler les vices cachés, les tares, les défauts de conformation. Il évaluera si le dressage du cheval convient à votre niveau d'apprentissage et vous évitera d'acheter sur un coup de cœur ou de tête. William Faulkner disait d'ailleurs, à ce propos, "il n'a jamais existé de cheval aussi mauvais que l'affirme celui qui l'achète ni aussi bon que le prétend celui qui veut s'en défaire".

Bien entendu, le "coach" doit être objectif, impartial, psychologue, poli et courtois vis-à-vis les 2 parties. Et il doit garder en tête qu'il appartient à son client de prendre la décision finale.

b) Le "coach" peut aussi superviser l'entraînement du cheval et de son nouveau cavalier plus ou moins expérimenté. Il sera de bon conseil dans l'utilisation du mors, dans le choix et l'ajustement de la sangle et de la selle. Il corrigera aussi la position en selle, aidera à développer une bonne assiette et apprendra ou perfectionnera le passage des 3 allures. Tout ça, bien sûr, dans le but d'arriver à une parfaite harmonie entre le cavalier et sa monture.  


Mme Guylaine Bérubé de Laval et sa jument QH Black Lady, un tandem hors du commun.

4. Parage et maréchalerie.

L'ITA de La Pocatière donne une formation de base en parage et maréchalerie à ses étudiants de Techniques équines. Il faut comprendre, évidemment, que cela ne fera pas d'eux des maréchaux- ferrants en sortant de l'école, mais leur permettra de connaître les rudiments du métier, de mettre la main à la pâte et de réaliser s'ils ont le goût de se perfectionner. L'ITA offre une formation intensive en maréchalerie. On peut aussi accompagner un maréchal expérimenté qui voudra bien vous prendre sous son aile protectrice. Comme le dit le vieil adage : beaucoup d'appelés, peu d'élus. En effet, le métier de maréchal est dur physiquement, surtout pour le dos et la nuque. Il peut s'avérer même dangereux parce que les chevaux à parer ne sont pas toujours faciles ni bien éduqués. Ian Flemings (cf. les James Bond) disait : "Le cheval, c'est malcommode au centre, dangereux aux 2 extrémités."

 Donc, il faut être en bonne forme, jouir d'une certaine capacité physique et surtout être prudent dans l'approche et la manipulation du cheval. Il faut d'abord faire ses classes en parage avant de penser à pouvoir appliquer des fers. Aussi chaque pareur et maréchal- ferrant a sa méthode, sa psychologie et son approche bien à lui. En terminant, vous n'êtes pas obligé d'exercer ce métier à plein temps, mais si vous choisissez bien vos clients, ce peut être un revenu d'appoint intéressant. Les qualités  d'un bon maréchal- ferrant : méticuleux, patient, fin psychologue à l'endroit du propriétaire et de son cheval. 


Mon ami Raymond et moi, Auburn, Maine. Choisissez vos clients de maréchalerie.

5. Le commerce.

L'achat et la vente de chevaux peut s'avérer une option en autant que vous disposiez d'un lopin de terre. Si vous êtes obligé de garder ces chevaux en pension, les bénéfices ne pourront payer les frais.

 Le commerce des chevaux a bien changé. Il n'y a pas si longtemps, la plupart des marchands de chevaux se contentaient d'acheter et de revendre. Ils n'entraînaient pas les chevaux, se contentant de répéter ce que le vendeur leur avait dit. Certains se procuraient des chevaux à des encans ou aux portes des hippodromes. On en tirait un mince profit et les chevaux étaient vendus tels que vus.

Aujourd'hui, les clients sont plus exigeants et plus sélectifs. Ils n'ont pas plus ni moins de connaissances qu'avant, mais ils s'attachent plus rapidement à leur cheval. De ce fait, ils veulent se procurer un cheval pour très longtemps qui sera considéré comme un membre de la famille.  


 Ariane et Monty, superbe mâle roan.
Les clients modernes se procurent un cheval qui sera considéré comme un membre de la famille.

Donc, le cheval doit convenir sous tous rapports. Il faudra à tout prix que le cheval soit fin prêt pour répondre aux besoins et exigences du client moderne : niveau de dressage, manège, randonnée, saut, etc.

D'autre part, certains types de clients pourront vous mettre en rogne. Pour éviter les problèmes, je recommande de ne jamais livrer un cheval s'il n'est pas entièrement payé. Exigez un acompte au client qui désire réserver un cheval. Faites-vous respecter sur votre ranch et n'autorisez, en aucun temps,  que les clients pénètrent dans l'écurie ou le champ sans votre autorisation. Apprenez à détecter rapidement à qui vous avez affaire. Soyez d'une honnêteté irréprochable sans être naif pour autant.

6. Zoothérapie et équithérapie.

Tout le monde connaît les bienfaits de la zoothérapie. La rencontre de l'animal ( chien, chat, cheval) et de l'homme donne des résultats parfois miraculeux. Les gens endeuillés, souffrant de solitude, de dépression, d'anxiété, de manque de confiance ou autre ont repris contact avec la réalité. Plusieurs psychologues, d'ailleurs, n'hésitent pas à recommander cette approche qui a fait ses preuves. A titre d'exemple, j'ai reçu, l'automne dernier,  un courriel d'une jeune cliente dans la vingtaine qui me remerciait de lui avoir conseillé l'achat d'un petit gelding Paint tobiano de 4 ans. Elle ajoutait que son cheval lui avait redonné confiance dans tous les aspects de sa vie en général : emploi, contacts sociaux et familiaux, etc.

Donc, n'hésitez pas, dans le "coaching" et l'entraînement, à mettre l'accent sur la zoothérapie. Vous serez à même de constater l'évolution et la satisfaction de vos clients. 


Leyla et Sako. La zoothérapie aide à la satisfaction du client.

D'autre part, les services d'équithérapie sont de plus en plus en demande et s'adressent à une clientèle ciblée : enfants atteints de paralysie cérébrale, autisme, trisomie, etc. Les résultats sont remarquables au niveau de la maitrise de soi et de l'autonomie. Une formation est offerte à l'ITA de Ste-Anne de la Pocatière.

Conclusion.

Même si l'amour-passion des chevaux apporte beaucoup et demeure une satisfaction en soi, mieux vaut avoir plusieurs cordes à son arc si on veut vivre de son art !

En terminant, je me permets de souhaiter à mes lecteurs assidus une année 2016 remplie de paix, de joie et de plaisirs équestres. Pour ma part, j'ai pris la résolution de rédiger une chronique aux 2 mois. Et  "les bonnes résolutions ne gagnent pas à être différées." (Jules Romains).


N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires, questions, suggestions de chroniques ou autres à ranchdesnoyers@hotmail.com