« Travail et récompense »
Une fois que le cheval est entamé, qu'il saisit ce que vous attendez de lui, votre tâche deviendra plus facile séance après séance. Si vous ne commettez pas d'erreurs, le cheval sera heureux de travailler avec vous. Et vous le sentirez davantage un peu plus à chaque jour : il viendra vers vous plus facilement au box ou au pâturage, sera moins nerveux à l'approche de la main et se pliera plus facilement à vos demandes et exigences.
Le travail à la longe aux trois allures;
l'arrêt;
le bâton-carotte sur tout le corps;
le contact d'une brosse douce puis plus rigide;
le fait d'accepter de donner le sabot sans réticence;
le poids du bras bien apppuyé sur son dos;
la connaissance du tapis (pad) par le nez et sur le dos;
la marche à la laisse en routine et dans toutes les directions;
les pivots à la laisse;
puis finalement la marche derrière le dresseur sans laisse.
L'apprentissage de ses routines développera une relation de confiance entre le cheval et vous.
L'acceptation du pad.
Après quelques séances d'une heure, puis de deux par jour, vous pourrez passer à un plus grand espace : le ring extérieur. Prenez soin de répéter les mêmes routines pour que le cheval sache bien qu'il doit continuer à travailler avec vous. Evitez les possibilités de distractions : voisinage trop proche de chevaux, arrivée en trombe d'autos, de motos ou de machineries, présence de chiens, etc. qui pourraient déranger ou même faire paniquer le cheval.
Quand il a pratiqué ses routines, évitez qu'il se lasse et apprenez-lui
autre chose : figures à la laisse dans tous les sens, arrêts fréquents
pour tous les mobiles possibles (ramasser une roche, arracher une
mauvaise herbe, toucher un poteau de ring, etc.). Si des barils ou des
pôles sont installés, faites-lui connaître et apprivoiser ces éléments
étrangers. Il vous fait confiance et comprendra qu'il n'y a rien de
dangereux ni de malin dans ce que vous avez à lui faire découvrir.
Caressez-le à la tête lors des arrêts en murmurant son nom et des
compliments et des encouragements ("C'est beau - Tu travailles bien -
Bon garçon, bonne fille - Good boy, good girl - Je suis pas mal fier de
toi, Viens, on continue; j'ai d'autres choses à te montrer; viens.
etc.")
De retour à l'écurie, brossez-le, caressez-le et donnez-lui une petite portion de moulée comme récompense. Le travail terminé, vous devez lui manifester que vous êtes satisfait de son comportement et de sa performance.
Malheureusement, bien des cavaliers considèrent et traitent leur animal
comme un VTT. Pourtant, j'ai bien cherché et je n'ai pas encore trouvé
de contact ni de clef sur un cheval!!! Après de loyaux services,
plusieurs ne daignent même pas brosser leur cheval avant de le remettre
au trailer, au box ou au pâturage. J'ai pu voir, lors de randonnée d'une
ou de deux journées, des chevaux abandonnés à leur sort sur l'heure du
midi, assoiffés, affamés, vidés, la selle sur le dos, la sangle même pas
relâchée, la bride encore en bouche, attachés à un arbre pendant que le
cavalier se hâtait de faire la queue à la cantine!!! Et repartir le
ventre vide pour encore plusieurs heures de trail.
Respectez votre cheval, prenez-en bien soin et il vous le rendra au
centuple.
Calme et sérénité. On est à 100 lieues du métro,boulot,dodo, n'est-ce
pas?
Ignorez-le, négligez-le et il vous le fera payer tôt ou tard, d'une façon ou une autre.
Allez voir votre cheval plusieurs fois dans la journée, qu'il soit au box ou au pâturage. Caressez-le, parlez-lui. Ces séances d'apprivoisement sont essentielles à votre relation. L'animal, se sentant apprécié au lieu de délaissé, sera heureux de votre présence. Il se fera une joie de ressortir travailler avec vous, le but étant bien sûr que le travail devienne un jeu partagé.
Une anecdote pour finir. J'ai eu un magnifique cheval buckskin (QH/ Canadien) du nom de BUCK. Quand je l'ai acheté à 4 ans, il avait peur de tout, simplement parce qu'il avait été laissé à lui-même et aussi parce que son propriétaire en avait peur. J'ai travaillé avec ce cheval sans relâche pendant 30 jours. Et j'ai pu me rendre compte de l'intelligence supérieure de cette bête. Après quelques mois, je lui faisais assez confiance pour le laisser en liberté dans la cour!!! S'il s'approchait de la rue, je lui disais : "Buck! où tu vas? " Il se levait la tête, me regardait, venait vers moi et continuait à manger de l'herbe calmement. Un de mes amis, Rock Bolduc, un homme de cheval, n'en revenait tout simplement pas. A cette époque, je possédais une quinzaine de chevaux. Quand un client se pointait sans rendez-vous pour voir un cheval, je sifflais mon BUCK en mentionnant son nom. Aussitôt, il arrivait au galop. Je lui mettais son licou avec des guides, grimpait sur lui sans selle et j'allais rassembler le troupeau que je ramenais à l'écurie. Nous avons tout fait ensemble : randonnées en groupe, en solo, tous les jeux de barils, officiels dans les parades, trail sauvage, etc.
Certains chevaux sont irremplaçables. Et quand ils ne sont plus là,
c'est comme un deuil.
Faites confiance dès le tout jeune âge : 2 poulains d'à peine 2
mois.
Les chevaux sont
très
détendus.
N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires. Si vous avez des questions, je me ferai un plaisir d'y répondre.
La
chronique du mois de juin : La première monte.