« Faire longer son cheval »

Il faut reconnaître l’importance du travail au sol avec le cheval. Si le cheval est libre dans un ring de dressage fermé, il s’agira de lui donner une impulsion pour qu’il aille de l’avant et de se déplacer rapidement devant en lui barrant le chemin pour qu’il change de direction. Petit à petit, le cheval se rapprochera de vous en faisant ses cercles plus petits. Et vous pourrez observer certains signes qui ne trompent pas, entre autres le mouvement de ses oreilles, sa tête plus basse et surtout le fait qu’il mâche avec sa bouche. A ce moment, vous saurez que le cheval accepte de travailler avec vous. Et habituellement, quelques minutes plus tard, vous pourrez faire le « join up » (cf. Monty Roberts), c’est-à-dire que le cheval se rapprochera de vous, vous sentira et acceptera de vous suivre.

Une fois cette étape franchie, il faut apprendre au cheval à longer. Le cheval doit accepter de sentir une pression au nez par le licou, d’être tenu en laisse et d’être sollicité à l’aide du fouet. L’homme de cheval expérimenté n’aura que peu de difficulté à faire savoir au cheval ce qu’il désire. Alors que l’amateur pourra ne jamais en venir à bout.

Pourquoi apprendre à longer à un cheval?

Tout simplement parce qu’on apprend tout au sol au cheval avant la monte. Le cheval doit se sentir à l’aise au bout d’une longe, de courir librement aux trois allures, mais sur commande. Il apprendra aussi à respecter l’arrêt. Vous en profiterez, à ce moment, pour toucher toutes les parties du corps du cheval avec le « bâton carotte » (cf. Pat Parelli, horsemanship) : pliez votre fouet à la cassure.

Baton carotte
        Baton carotte         
Comme une image vaut mille mots, il faut créer un triangle mobile parfait, le cheval étant la base, le dresseur, la pointe, les deux côtés, la longe et le fouet.

                           triangle

Il faut créer un triangle mobile parfait.

Si le triangle s’avère imparfait, le cheval ne comprendra pas ce que vous attendez de lui : soit qu’il vous suivra, s’arrêtera ou s’enroulera avec la longe à l’encolure ou à la tête. Alors vos problèmes commenceront. Et même si le cheval vous suit très bien au licou, ne prenez pas le risque de sortir dans un manège extérieur plus grand. Si le cheval prend panique, s’excite, invariablement il partira en ligne droite et vous ne pourrez le tenir bien longtemps. Alors que s’il sait longer parfaitement, une fois l’impulsion donnée, vous pourrez le faire tourner sur place. Il associera les routines apprises en ring intérieur et il comprendra qu’extérieur ne signifie pas nécessairement liberté totale. Et vous pourrez ainsi contrôler un surplus d’énergie en l’assouplissant et en le fatiguant un peu.

À éviter absolument :

N’oubliez pas qu’un cheval se « gaspille » très rapidement.

Il vous faudra recommencer à zéro en ring fermé et vous pourrez vous attendre à récidive de la part de l’animal si vous l’avez échappé, encore pire s’il est allé rejoindre les autres chevaux dans le champ adjacent.

                                Donner l'impulsion en levant le bras.
                                                          Donner de l'impulsion en levant le bras.                 

Une fois que le cheval a compris le principe de la longe, vous pouvez abandonner le fouet et vous servir seulement de votre main libre. Vous donnez l’impulsion en levant le bras ; vous l’agitez pour accélérer la cadence; vous le rabaissez pour obtenir le pas. Pour arrêter le cheval, vous avancez d’un pas en exerçant une légère secousse sur la laisse, dites WOH et relâchez tout de suite. Après quelques séances, la majorité des chevaux ont assimilé ces rudiments. J’ai entamé des chevaux absolument « neufs » (non manipulés et même sauvages) de 3-4 ans qui, en moins d’une heure, longeaient aux trois allures, respectaient l’arrêt et suivaient au licou avec et sans laisse. Et le lendemain, le cheval semblait très heureux de vouloir travailler avec moi. Il n’en faut pas plus pour aimer et surtout respecter le cheval.

                                                  Tête basse
                                                                                   Un signe qui ne ment pas, la tête basse.

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La chronique du mois de juin : Travail et Récompense.