« Apprivoiser, manipuler et débourrer un Mustang. - Suite »


Les étapes du licou, de la longe aux 2 allures et du bâton-carotte demeurent très importantes avant de passer à autre chose. Comme on a affaire à un Mustang, faut-il le rappeler, ces apprentissages doivent être répétés pour arriver à créer un lien de confiance avec l'animal.
 
7. Le contact de la main.

Une fois que le Mustang est familiarisé avec le bâton-carotte, il faut maintenant se rapprocher de lui le plus possible et arriver à le toucher avec la main. Si l'animal n'est pas trop nerveux, vous devriez pouvoir le caresser assez facilement. Débutez par l'épaule le plus délicatement possible en rassurant le cheval avec la voix. Si l'animal semble bien disposé, touchez toutes les parties de son corps autant d'un côté de son corps  que de l'autre. 


 Touchez tout le corps du cheval autant d'un côté que de l'autre.

Terminez par la tête avec la plus grande prudence en ne cessant de parler au cheval.


Apaisez l'animal en lui parlant constamment lorsque vous posez la main sur sa tête.

Et en tout dernier lieu, posez délicatement votre main sur le nez.


Le nez du cheval est très sensible. Redoublez de précaution et surtout de délicatesse.


Comme le Mustang n'a jamais été manipulé auparavant, vous devrez vous reprendre à plusieurs occasions avant de lui toucher aux pattes.


Sachez bien vous positionner lorsque vous touchez aux pattes du cheval.


Prenez toutes les précautions qui s'imposent lorsque vous lui lèverez les sabots. Surtout sachez bien vous positionner au cas où le cheval ferait un écart brusque.

 
Toutefois, il se peut que le Mustang n'accepte pas le contact de la main. On pourrait comparer ce cheval à un poulain qui n'a jamais été manipulé. Habitué à fuir, il a appris facilement à longer. Très intelligent, il s'est vite rendu compte que vous ne lui vouliez pas de mal; alors il a accepté de vous suivre ("join-up").


Le "join-up" demeure un moment privilégié entre l'homme et le cheval.

A distance, il n'a pas bronché au contact du fouet et du bâton-carotte parce que conservant toujours sa zone de confort. Pourtant, vous devez arriver à le toucher avec la main. Procédez à plusieurs séances consécutives de travail à la longe entrecoupées de désensibilisation avec le fouet. A toutes les 10 minutes, tentez de vous rapprocher du cheval en lui montrant la main. Si au bout d'une demi-heure vous n'avez pas évolué et que le cheval  fuit toujours lorsque vous tentez un contact direct, il vous faut essayer autre chose.

 
Prenez un gant dans lequel vous insérerez un manche de 2 à 3 pieds de longueur.

   
 Prenez un gant dans lequel vous insérez un manche de 2 à 3 pieds.


Après 5 à 10 minutes de longe, désensibilisez avec le fouet, le bâton-carotte, puis le gant allongé. Probablement que le cheval réagira un peu par ce contact différent. Allez-y doucement et procédez de la même manière qu'avec le bâton-carotte. Touchez le cheval sur tout le corps des 2 côtés. Répétez avec quelques tours de longe et recommencez avec le gant. Le Mustang devrait accepter petit à petit le gant au bout du manche que vous raccourcirez à chaque arrêt de longe. Puis, tenez le bout du gant sans l'insérer dans la main et caresser le cheval. Quand le cheval sera mieux disposé et tout à fait détendu, vous pourrez enfiler le gant et le toucher sans danger. Après quelques séances répétées,  enlevez le gant et touchez le cheval avec la main nue. Il se peut que le Mustang se crispe les premières fois, mais persévérez.

 
8. Attacher un Mustang.
 
Au risque de me répéter, il faut considérer le Mustang comme un poulain au sevrage. Et une des premières leçons à inculquer est de lui apprendre à rester attaché. Un poulain de 4 à 6 mois ne "tirera pas au renard" bien longtemps. S'il s'entête, vous n'avez qu'à le pousser sur les fesses de tout votre poids. Vous pouvez aussi, plus sécuritairement, enfiler une laissse à partir de l'anneau sur lequel il est attaché, la passer derrière le cheval et tirer de façon à ramener l'animal.
 
Bien évidemment, il est fortement déconseillé d'employer ces façons de faire avec un Mustang mature pesant plus de 1000 livres. Il faut que le cheval apprenne par lui-même. Aucun doute, le Mustang, une fois attaché, s'assoira de tout son poids et tirera de toutes ses forces pour se défaire de ses liens. Le licou ne tiendra pas le coup, soyez-en assuré. Et si le cheval arrive à se libérer, la prochaine fois, il vous donnera du fil à retordre parce qu'il ne voudra pas s'approcher de l'anneau d'attache. Donc, il doit demeurer à tout prix attaché. Et vous devrez prendre les moyens qui s'imposent.
 
a) Prenez un câble muni d'un anneau noué autour de ce câble avec, à l'extrémité, un gros mousqueton en acier que vous agraferez à l'anneau autour du cou du cheval. Enfilez l'autre extrémité du câble dans l'anneau du licou et attachez solidement le cheval au point d'ancrage. Cette méthode suffit la plupart du temps à maintenir les chevaux qui n'ont jamais été attachés ou qui ont contracté de mauvaises habitudes.
 
b) Si le cheval s'acharne à " tirer au renard", il faut intervenir d'une manière plus drastique. Prenez un câble de 25 pieds de longueur. Faites une loupe à une des extrémités. Passez le câble autour du corps du cheval juste derrière  l'épaule. Enfilez l'extrémité libre dans la loupe et serrez, mais sans exagération. Toujours avec l'extrémité libre, faites un tour complet autour du cou du cheval et passez dans l'anneau du licou, puis attachez solidement à l'anneau d'ancrage. Laissez 3 pieds de câble  libre au cheval.

 
Cette méthode de dernier recours est infaillible. Remaquez bien l'installation du câble autour du corps du cheval.

Noter que le point d'attache devrait se situer à la hauteur de la tête du cheval au repos, soit à environ 4 pieds du sol. Attacher la tête du cheval trop bas ne ferait que le choquer et le portera à  se cabrer.


Maintenu de cette manière, le Mustang comprend très vite qu'il ne sert à rien de "tirer au renard".

Maintenu de cette manière, le Mustang ne donnera qu'un seul coup. En tirant vers l'arrière, le câble serrera le cou, mais surtout le corps. Il comprendra ainsi qu'il ne sert à rien de "tirer du renard" et se dressera par lui-même. Par mesure de précaution, répétez l'expérience 3 à 4 fois. Ensuite, utilisez la manière précédente expliquée en a). Au bout d'un certain temps, votre Mustang se laissera attacher sans crainte et le licou suffira à le maintenir.
 
Une anecdote pour terminer. Je participais, il y a quelques années, à une randonnée d'un jour où on pouvait compter plus d'une centaine de chevaux. Sur l'heure du dîner, tous les chevaux se trouvaient attachés à des arbres à l'orée d'un boisé. En revenant de la cantine, je remarquai une monture en liberté. Le propriétaire se trouvait non loin et mangeait tranquillement. Je lui fis remarquer que son cheval avait dû se libérer, mais il me répondit qu'il n'avait jamais pu le maintenir attaché parce qu'il avait toujours tout cassé. Ce cheval était âgé de 24 ans !!!
 
Suite de cette chronique en avril.

La chronique du mois de mai portera sur LE CHEVAL QUI ROTE.

N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires, questions ou autre à ranchdesnoyers@hotmail.com.