« Apprivoiser, manipuler et débourrer un Mustang. - Suite »
Si le Mustang répond bien à ces premiers exercices d'initiation, il est
permis de penser qu'il évoluera à chaque séance. Toutefois, il importe
de ne pas brûler d'étapes et surtout de travailler avec le cheval tous
les jours. Sinon ce ne sera que perte de temps et gaspillage d'énergie
de part et d'autre.
5. La mise du licou.
Vous pouvez inculquer à votre Mustang bien des enseignements dans le
box et en liberté dans le ring intérieur mais, comme vous voulez
avancer dans son éducation, il faut lui mettre un licou. Quelques
possibilités s'offrent à vous. Certains dresseurs attraperont le cheval
au lasso, l'attacheront solidement très court à une poutre ou à un
poteau et lui mettront le licou de force après lui avoir fait sentir et
lui avoir frotté la tête. Mais comme le cheval pense plutôt à se
débattre et à se sortir de cette mauvaise passe, il vous faudra être
très prudent parce qu'il ne vous perçoit pas tout à fait comme un ami
!!! Attention entre autres aux antérieurs et aux mouvements brusques de
côté, mécanismes de défense de l'animal.
Toutefois, comme vous vous êtes donné la peine d'entamer
votre Mustang d'une manière douce et respectueuse, je vous conseille
une autre manière. Tout d'abord, lorsque vous longez le cheval, il est
très important de lui apprendre rapidement à maintenir
l'arrêt.
Il est très important d'apprendre rapidement au cheval à maintenir l'arrêt.
Lorsqu'acquis, profitez-en pour le désensibiliser avec le fouet.
L'étape de désensibilisation est essentielle : elle prépare l'animal à
accepter de se laisser approcher. En fait, le fouet demeure un
prolongement de la main, le but ultime étant de toucher au cheval avec
la main. Lorsque le Mustang accepte le fouet, puis le bâton-carotte, il
consentira à vous laisser s'approcher de lui.
Le Mustang doit d'abord accepter le fouet, puis le bâton-carotte.
Remarquez l'extrémité du fouet qui entoure le corps du cheval.
S'il se laisse toucher l'épaule, faites-lui sentir une
laisse, puis passez-lui sur l'encolure. Vous le maintiendrez par cette
laisse libre et pourrez, à ce moment, lui enfiler délicatement le
licou. Toutefois, si le Mustang se rebiffe, ne le forcez pas. Prenez un
câble de nylon de 3 pieds environ avec un mousqueton (snap) à chaque
extrémité.
Prenez un câble de nylon d'environ 3 pieds avec un mousqueton aux 2 extrémités.
Fixez un bout de ce câble au noeud du fouet.
Répétez la désensibilisation avec ce câble au bout du fouet. Une fois
que le cheval a accepté cet objet étranger et que vous pouvez
l'approcher, passez le câble dans le mousqueton libre. Puis prenez une
laisse que vous nouerez au bout de ce câble. A ce moment, vous pourrez
longer le cheval au bout d'une laisse. Après quelques tours de ring au
pas, vous devriez pouvoir lui mettre le licou.
6. Longer aux 2 allures.
Il est assez facile d'apprendre à longer à un Mustang puisqu'il cherche
instinctivement à vous fuir. Comme il partira probablement au trot,
laissez-le aller. Observez les signes connus introduits dans les
chroniques précédentes (oreilles bougeant alternativement, cercles
moins grands, tête qui baisse un peu, bouche qui mâchouille) avant de
penser à le faire ralentir. Une fois qu'il vous aura signifié qu'il
accepte de collaborer, mettez-le au pas et attendez à nouveau les mêmes
signaux de sa part. Vous remarquerez vite que sa tête descendra assez
près du sol. A ce moment,le cheval consentira à s'arrêter.
Encouragez-le avec la voix. Après 5 à 10 secondes, faites-le
repartir au pas pour 10 tours. S'il veut arrêter de lui-même, ne le
laissez pas faire. Vous êtes le maître des opérations. Après ces 10
tours de longe, commandez l'arrêt pour encore 5 à 10 secondes. Puis
recommencez encore pour 10 tours de pas. Après 3 séries, vous pouvez
amorcer délicatement la désensibilisation sur tout le corps. Si le
cheval repart, essayez de le maintenir à l'arrêt en vous déplaçant vers
l'avant. Parlez-lui de nouveau. Faites-lui sentir le bout du fouet
jusqu'à ce qu'il s'en désintéresse.
Puis essayez de nouveau la désensibilisation. Ordinairement, cela se
passe assez bien et, peu de temps après, le cheval devrait vous suivre
docilement au bout d'une laisse.
Peu de temps après, le cheval devrait vous suivre docilement au bout d'une laisse ou sans.
Ces nombreuses étapes délicates sont essentielles même
si elles paraîtront banales ou inutiles pour certains. Mais il ne faut
pas oublier qu'on n'a pas affaire à un cheval ordinaire. Le Mustang se
méfie des intentions de l'humain et son instinct grégaire
nuit considérablement à sa concentration. Il répète les
automatismes enseignés d'abord par sa mère, puis par les autres
membres du troupeau. Finalement, je vous accorde qu'il aurait été
tellement plus facile d'apprivoiser ce cheval au sevrage... Mais le
dressage d'un Mustang représente un défi incomparable.
Suite de cette chronique en février.
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